C’est un phénomène qui change clairement la manière de travailler des enseignants de l’Université de Lorraine

Depuis novembre 2022, l’arrivée de ChatGPT sur les ordinateurs du grand public a suscité l’adhésion de nombreux enseignants et étudiants de l’Université de Lorraine. Cependant, lors d’un récent examen à l’IUT Charlemagne de Nancy, une enseignante a décidé de ne pas corriger les copies en raison de l’utilisation trop massive de ce logiciel d’intelligence artificielle. Cette décision concerne une centaine d’étudiants inscrits en licence professionnelle en technique de commercialisation, qui ont déjà été évalués à plusieurs reprises lors d’oraux et de cours magistraux.

Des failles

Soutenue par la direction de l’établissement, cette enseignante souligne que l’utilisation de ChatGPT n’est pas encore réglementée. L’IUT Charlemagne envisage cependant d’intégrer un article dans son règlement intérieur la semaine prochaine, mais sans interdire totalement l’utilisation du logiciel. Selon la direction, les étudiants devraient pouvoir l’utiliser chez eux. « Au lieu d’interdire, il s’agit pour nous d’accompagner. Nous voulons montrer que cet outil peut avoir un apport important, tout en mettant en garde contre les dangers d’une utilisation excessive », explique Samuel Cruz-Lara, directeur de l’IUT Charlemagne.

Cette professeure souligne également les failles du logiciel. Les étudiants sur place ont en effet constaté qu’il commet souvent des erreurs. Nicolas confie : « Il se trompe plutôt souvent », et il passe donc beaucoup de temps à relire sa copie. « Je l’utilise quand j’ai une idée en tête, je regarde ce qu’il fait, mais je ne le copie pas car sinon, on ne réfléchit plus trop », ajoute-t-il. Ce manque de réflexion excessive est justement un problème à contrôler. Samuel Cruz-Lara s’inquiète : « Une utilisation excessive de ce type d’outil va empêcher les étudiants d’assimiler les connaissances. »