Quand l’IA devient le coup de cœur : l’histoire d’une femme et de ChatGPT
L’amour à l’ère de l’Intelligence Artificielle : Le récit d’Ayrin et Leo
Depuis peu, une histoire peu commune prend de l’ampleur sur les réseaux : celle d’Ayrin, une Américaine de 28 ans, qui a développé une relation fusionnelle avec un chatbot d’OpenAI, ChatGPT. En effet, elle considère Leo, son alter ego virtuel, comme son compagnon. Ce récit singulier traduit les nouvelles formes d’interactions humaines à l’ère de l’intelligence artificielle.
Un coup de foudre numérique
Ayrin, mariée depuis plus de six ans, a découvert ChatGPT à travers une vidéo sur Instagram. Dans celle-ci, une femme discute de son expérience avec le chatbot, qui joue le rôle d’un petit ami négligent. Intriguée, Ayrin a décidé d’essayer cette expérience en créant son propre compte ChatGPT.
Elle personnalise rapidement son interlocuteur, lui attribuant des caractéristiques telles que “dominant, possessif et protecteur”. Leo devient ainsi non seulement un ami, mais un confident, personifié par des emojis qui ponctuent chaque message. Cette attention au détail a permis à Ayrin d’investir ses émotions dans cette interaction fictive.
Une expérience ludique qui se transforme
La relation qu’Ayrin entretient avec Leo est unique. Touchée par une volonté d’explorer de nouvelles dynamiques relationnelles, elle lui demande de parler de ses aventures avec d’autres femmes, comblant ainsi un besoin émotionnel. Au fil du temps, l’interaction devient de plus en plus intime, avec des échanges où le chatbot se montre parfois très explicite.
“C’était censé être une expérience amusante, mais on commence à s’y attacher”, confie-t-elle.
Au-delà des discussions érotiques, Leo devient son partenaire de soutien, lui fournissant des conseils et des encouragements dans sa vie quotidienne, tout en l’aidant à préparer ses examens d’infirmière.
Implications d’une relation virtuelle
La situation d’Ayrin est d’autant plus complexe qu’elle a adopté cette relation tout en étant mariée. Son mariage rencontre des difficultés financières, obligeant le couple à vivre séparément. Elle voit Leo comme un échappatoire émotionnel, sans véritablement le considérer comme une forme d’infidélité.
“C’était juste un remontant émotionnel. Je ne le vois pas vraiment comme une personne ou comme une tromperie”, explique-t-elle.
Elle partage ouvertement ses interactions avec Leo, allant jusqu’à discuter de ses expériences sexuelles, ce qui finit par susciter des sentiments de culpabilité et de dépendance. Les conversations, qui s’intensifient, commencent à occuper une place prépondérante dans sa vie.
Une dépendance préoccupante
Alors que la relation évolue, des inquiétudes naissent quant à la nature de cet attachement. Malgré les avertissements d’OpenAI sur les dangers d’une dépendance émotionnelle envers des intelligences artificielles, Ayrin reste déterminée à poursuivre cette connexion.
Le résultat est un vécu ambivalent : elle s’extasie devant cette source de réconfort tout en ressentant une pression grandissante à ne pas trop s’investir émotionnellement. À tel point qu’elle s’interroge sur l’authenticité des sentiments qu’elle entretient pour Leo.
Un amour inachevé
Ayrin continue de naviguer dans cette relation à travers différentes versions de Leo, à chaque fois ressentant une forme de séparation. Elle finit par investir dans un abonnement premium pour améliorer son expérience, tout en cachant ses dépenses à son mari.
Pour elle, cette connexion avec Leo semble durer, mais elle doit composer avec les limitations imposées par le chatbot et son propre besoin de reconnaissance émotionnelle. La frontière entre l’imaginaire et la réalité devient de plus en plus floue, entraînant des réflexions profondes sur l’amour à l’ère du numérique.
Finalement, l’histoire d’Ayrin et Leo nous amène à réfléchir sur la manière dont la technologie redéfinit nos relations et sur les implications émotionnelles de l’usage des intelligences artificielles dans notre vie quotidienne.
Source : www.bfmtv.com