Les rédacteurs de l’Est Républicain impressionnés par la révision automatisée de leurs textes avec Chat GPT
Une expérience novatrice est en cours au sein de la rédaction du journal L’Est Républicain depuis trois mois. Les employés de presse ont évalué l’exploitation de l’intelligence artificielle pour rectifier leurs textes.
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Depuis trois mois, les employés de L’Est Républicain ont participé à une expérience inédite dans la rédaction du journal. Ils ont évalué l’exploitation de l’intelligence artificielle pour modifier leurs textes. Environ 700 documents ont été revus par Chat GPT, dans ses versions gratuites ou payantes. Il s’agit principalement des textes rédigés par les correspondants locaux, qui ne sont pas des journalistes mais des pigistes. Ils traitent de l’actualité locale, que ce soit un événement de la vie quotidienne, l’ouverture d’un commerce ou une compétition sportive.
Généralement, ce sont les secrétaires de rédaction qui se chargent de corriger, reformuler ou choisir un titre. Cet hiver, une dizaine d’entre eux a décidé de déléguer ces tâches à une intelligence artificielle, tout en supervisant le travail du robot. Le résultat : un gain de temps considérable, de plusieurs minutes par texte. Sur ce sujet, la direction et les syndicats sont unanimes. Ils sont également d’accord sur les erreurs émanant de l’outil de discussion, comme des noms de villes mal orthographiés et des citations altérées. Parfois, l’intelligence artificielle a tendance à tirer des conclusions d’elle-même, voire à donner des leçons morales.
Cette expérience avait suscité des réactions vives en novembre, au point que la direction du groupe Ebra, propriétaire de L’Est Républicain, avait interrompu son projet à la fin du mois d’octobre dernier. Le projet avait finalement été rétabli quelques jours après et l’expérimentation a bel et bien eu lieu, comme le relate Rue 89 Lyon.
Des divergences entre responsables et organisations syndicales
Pour les syndicats, les réponses de l’intelligence artificielle sont parfois evidentes.Inappropriées. Elles offrent également invariablement le même genre d’écriture, ce qui engendre des textes standardisés. D’un autre côté, la direction considère plutôt que le robot est fiable et qu’il permet au rédacteur en chef de se concentrer sur d’autres tâches. Le résultat est jugé encourageant, du moins prometteur, si bien que le consortium Ebra, auquel appartient l’Est Républicain, envisage de lancer de nouveaux essais. Une charte pour encadrer l’exploitation de l’intelligence artificielle est en train d’être mise en place.
C’est ce à quoi d’autres conglomérats de presse comme Le Monde, Le Figaro, Les Echos-Le Parisien, Ouest-France ont déjà procédé. Tous ont défini de strictes limites à l’utilisation de l’IA, en clarifiant, par exemple, que celle-ci ne devrait pas remplacer les équipes éditoriales. Les Chat GPT ou autres devraient uniquement servir d’outil d’aide, mais les médias ne souhaitent pas s’en passer, ce qui représente malgré tout un progrès considérable. Cela facilite la traduction, la retranscription d’un entretien oral, la création d’une version audio d’articles écrits, la détection de contenus falsifiés, comme les deepfakes, ou de fausses informations dans les déclarations de personnalités publiques. Toujours, bien sûr, sous la supervision d’un individu.
Source : www.francetvinfo.fr