Les Grammy Awards ont tranché sur ChatGPT et les IA
- Les Grammy Awards ont décidé de se positionner de façon tranchée sur les morceaux de musique générés par des IA
- A priori, ni ChatGPT, ni aucune IA ne pourra un jour décrocher le célèbre prix
- Les mots employés par les organisateurs laissent toutefois les créateurs libres d’utiliser l’intelligence artificielle dans leurs œuvres
Les Grammy Awards ont décidé de changer ses règles en vue de la 66e édition de la compétition. Dans la dernière révision du Grammy Wards Rules & guidelines qui liste toutes les conditions que doivent respecter les participants, on remarque en effet de nouvelles mentions autour de l’IA.
Ainsi, apprend-t-on, “toute matière générée par de l’IA” est éligible au prix, mais uniquement sous deux conditions. La première, c’est que “les composantes rattachées à un auteur humain doivent être significatives et plus que ‘le minimum’”.
Les Grammy Awards posent des conditions strictes pour l’IA dans les morceaux de musique
Par ailleurs, “ces composantes rattachées à un auteur humain doivent coller a la catégorie pour laquelle l’œuvre concourt. Par exemple, si l’œuvre est soumise dans la catégorie chanson à texte, il faut qu’il y ait une quantité d’autorat humain suffisante dans la musique et/ou les paroles. De la même manière, pour la catégorie performance, l’élément de performance humaine doit être significatif”.
En plus de cela, les Grammy Awards stipulent désormais que les équipes derrière une IA qui a participé au succès d’un morceau ne peuvent obtenir de prix pour cette contribution. Outre les Grammy Awards, l’industrie du disque est plutôt inquiète face à l’arrivée de musiques entièrement composées par l’IA.
Universal Music tente par exemple d’interdire (en vain) aux plateformes de streaming d’utiliser les morceaux dont il détient les droits pour entraîner ces nouvelles IA. Ce qui n’empêche pas Spotify, Apple Music et d’autres plateformes de développer leurs propres générateurs de musique / groupes propulsés par l’IA.
L’IA menace de s’imposer comme un casse-tête pour les labels
On peut citer l’exemple de SKYGGE sur Spotify, par exemple, ou encore Apple Music qui a racheté la startup AI Music qui permet de générer des morceaux de musique motivants à la volée, idéaux par exemple pour accompagner une séance de footing. Et il semble que les chances pour les labels de l’emporter sont minces.
Le droit d’auteur actuel permet tout à fait de “s’inspirer” d’œuvres protégées pour créer de nouveaux morceaux de musique. Ce qui peut aller assez loin, comme en témoigne encore récemment le verdict du procès contre Ed Sheeran. Ce dernier était accusé d’avoir largement plagié le classique de Marvin Gaye “Let’s Get It On” dans son hit (qui a d’ailleurs remporté un Grammy) “Thinking Out Loud”.
Selon l’auteur, pourtant, les accords utilisés par Marvin Gaye prédatent les deux morceaux “et seront probablement utilisés dans le futur par d’autres”. Dès lors, l’IA a sans doute une énorme marge de manœuvre pour, comme les auteurs humains, “s’inspirer librement” des meilleurs hits de ces dernières années pour produire des tubes potentiellement encore plus populaires…
Or l’IA n’est pas spécialement frustrée par l’absence de crédits… n’en déplaise aux labels. Et l’identifier devient de moins en moins facile. De quoi poser sans doute à terme un problème aux Grammy Awards : en refusant de créditer l’IA, la compétition ne risque-t-elle pas, en effet, de noyer le poisson dans l’eau – autrement dit de rendre la proportion d’IA dans la musique moins “lisible” ?
Source : presse-citron.net