ChatGPT : « Utilisez votre intelligence pour créer un monde meilleur »
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ChatGPT : Un outil d’apprentissage pour les élèves
On ne présente plus ChatGPT, l’intelligence artificielle qui fait peur à de nombreux enseignants. Pas tous visiblement, puisqu’un prof de l’Institut Polytechnique de Paris a décidé d’intégrer le système avec un objectif : l’apprentissage de ses élèves. Antonio Casilli enseigne la sociologie à des étudiants d’école d’ingénieurs « de niveau master 1», précise-t-il sur son post Facebook.
Un exercice 100% basé sur ChatGPT
Son idée ? Demander à ses étudiants d’utiliser ChatGPT pour leur apprendre à vérifier l’information fournie par l’outil « et réviser les bases de sociologie grâce à une phase de travail bibliographique et l’envoi de toute la conversation pour évaluation ».
Ainsi en TD, les élèves ont eu à se lancer dans un ChatGPT Challenge, « comme j’ai déjà fait faire des Wikipedia challenge, où les élèves devaient alimenter des pages Wikipedia », précise Antonio Casilli pour qui ChatGPT n’est pas un outil de triche mais peut être un outil d’apprentissage.
30 minutes pour poser des questions à ChatGPT « pour générer une conversation qui répète ce qui a été dit en classe la semaine d’avant » et qui leur impose d’avoir compris et « de poser les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses » ; 20 minutes ensuite pour travailler sur la bibliographie du texte puis à vérifier la véracité des réponses de ChatGPT.
Des élèves soulagés
Côté étudiants, après les nombreuses interdictions de s’en servir dans l’enseignement supérieur, l’utilisation de ChatGPT peut être difficile à assumer. Pas chez les étudiants d’Antonio Casilli : « Il y a eu un certain soulagement, de ne pas avoir à mentir en disant qu’ils n’avaient jamais utilisé l’outil. Mais ils ont été aussi soulagés quand je l’ai évoqué parce que leurs enseignants sont parfois méfiants dans d’autres contextes. Je sais que certains, qui font du code notamment, ont du mal à s’en saisir, car quand ils lui demandent du code, ChatGPT leur produit d’énormes erreurs. »
Ils savent aussi que d’autres exercices vont pouvoir leur être proposés. « Utiliser différents prompts pour obtenir la même réponse, ou des réponses qui se ressemblent énormément, pour voir ce qu’est un consensus et ce qu’est une connaissance consensuelle ; ou leur donner n’importe quel texte scientifique post 2021 et voir comment à partir de différents prompts ChatGPT est capable de le reproduire », énumère l’enseignant.
« Si avant on utilisait la calculette, les processeurs, on peut utiliser ChatGPT »
Il nous précise : « ChatGPT n’est en soi pas révolutionnaire, l’IA propose juste de générer des textes sans expliquer pourquoi. C’est excellent pour improviser, pour faire de la mise en forme de texte ou de la traduction, mais pas pour une recherche factuelle d’infos. D’autre part, ce sont des fonctionnalités que d’autres logiciels permettaient de faire avant. »
L’enseignant de socio, « assez vieux pour [se] servir de Google ou de Wikipedia », a intégré l’outil dans sa pratique avec ses élèves pour une raison simple : « Il ne faut pas faire semblant d’être dans un monde qui ne travaille qu’avec son cerveau uniquement. Je travaille avec les outils dont les élèves et moi disposons. Si avant on utilisait la calculette, les processeurs, on peut utiliser ChatGPT pour enseigner. »
En intégrant ChatGPT dans sa pratique, Antonio Casilli montre que cet outil peut être un excellent support d’apprentissage pour les élèves. Bien qu’il ne soit pas révolutionnaire et ne remplace pas la recherche factuelle, il peut être utilisé pour apprendre à vérifier l’information et à travailler sur la bibliographie d’un texte. Il peut aussi être utilisé pour apprendre à reconnaître un consensus et une connaissance consensuelle, et pour reproduire un texte scientifique. Enfin, il permet aux élèves de ne pas avoir à mentir et de se sentir soulagés de pouvoir utiliser un outil dont leurs enseignants sont parfois méfiants.
Source : www.leparisien.fr