L’Intelligence Artificielle au Travail : Transparence ou Discrétion ?

Alors que l’intelligence artificielle (IA) devient de plus en plus omniprésente dans le monde professionnel, une question se pose : un salarié utilisant des outils comme ChatGPT a-t-il intérêt à en informer son supérieur hiérarchique ? Une récente étude menée par des chercheurs d’HEC a exploré cette problématique sous un angle inédit.

Une étude révélatrice

Trois chercheurs d’HEC ont collaboré avec un cabinet d’audit pour mener une expérience sur l’impact de l’utilisation de l’IA dans la rédaction de documents professionnels. Leur démarche a consisté à demander à des analystes juniors de préparer plusieurs notes de différentes longueurs, en utilisant ChatGPT dans certains cas et en rédigeant manuellement dans d’autres. Ces documents ont ensuite été évalués par 130 managers, ignorants qu’ils participaient à une étude.

Les résultats étonnants

Les résultats furent surprenants : 77% des managers pensaient que les notes avaient été rédigées avec l’aide de l’IA, alors que cela ne correspondait qu’à la moitié des cas. De plus, lorsqu’on leur a présenté des notes rédigées entièrement par des humains, 44% d’entre eux ont continué à croire que l’IA avait été impliquée. Ce constat met en lumière une méfiance généralisée envers la capacité humaine à produire un travail de qualité sans assistance technologique.

Un biais de perception

Les managers semblent également influencés par la manière dont ils perçoivent les contributions fondées sur l’IA. Lorsqu’ils ignorent qu’un consultant a utilisé ChatGPT, ils jugent le travail d’une qualité supérieure. Cependant, une fois informés de l’utilisation de l’IA, ils considèrent que le consultant a passé moins de temps sur la tâche. Ce phénomène crée un dilemme pour les employés : faut-il avouer l’utilisation de l’IA, ou profiter de cette méfiance pour maintenir une impression de productivité ?

Les répercussions pour l’entreprise

Les chercheurs concluent qu’il n’y a guère d’intérêt pour les consultants à révéler leur utilisation de l’IA. En effet, cette tendance pourrait entraîner des conséquences néfastes pour l’entreprise, notamment des risques de fuite de données et des erreurs potentielles de l’IA. De plus, la productivité individuelle des employés n’est pas nécessairement partagée au sein de l’équipe, ce qui peut générer un déséquilibre dans le travail collectif.

Vers une transparence nécessaire

Alors, comment améliorer la situation actuelle ? Les auteurs de l’étude suggèrent de promouvoir une culture de transparence quant à l’utilisation de l’IA dans le milieu professionnel. Cela pourrait se traduire par la mise en place de mesures incitatives pour encourager les salariés à déclarer leur utilisation de ces outils. Par exemple, le temps gagné grâce à l’IA pourrait être récompensé par des formations, des augmentations salariales ou encore l’instauration d’une semaine de 4 jours, mais pas par une augmentation de la charge de travail.

Rédigé par [Nom du journaliste]

Source : www.francetvinfo.fr

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