ChatGPT en classe : une élève réclame 8000 dollars de son enseignant !


Un incident récent à la Northeastern University de Boston a démontré cette tension lorsque une étudiante, Ella Stapleton, a révélé que son professeur de commerce avait recours à l’intelligence artificielle pour préparer ses notes de cours. Ce dernier aurait même oublié de supprimer une instruction laissée au sein du support de cours, ce qui a soulevé des questions sur sa crédibilité.
« Nous avons souvent des consignes claires sur l’interdiction d’utiliser l’IA, et pourtant, notre enseignant y recourt lui-même », a-t-elle déclaré après avoir déposé une plainte auprès de son école de commerce. Ella a même demandé un remboursement de ses frais de scolarité, qui s’élèvent à plus de 8000 dollars.
Malheureusement pour elle, après la remise de son diplôme, l’université a refusé sa demande. En réponse, celle-ci a indiqué qu’elle intégrait déjà l’IA dans ses pratiques éducatives pour assurer une amélioration constante, ajoutant que des ressources étaient mises à disposition pour un usage approprié de ces outils.
Rick Arrowood, le professeur concerné, a exprimé des regrets quant à cet incident. Avec deux décennies d’expérience enseignante, il a expliqué avoir utilisé l’IA non pas en classe, mais pour enrichir les supports de cours disponibles en ligne. Il a insisté sur son intention de maintenir un environnement de discussion en classe, plutôt que de se baser sur des contenus générés automatiquement.
Afin d’éviter que d’autres situations similaires ne se reproduisent, la Northeastern University a depuis révisé sa politique, rendant désormais obligatoire la citation des sources d’IA et la vérification des résultats fournis par ces outils.
Un encadrement nécessaire en France
En France, bien que des controverses similaires n’aient pas fait l’objet de tant d’attention médiatique, le débat sur l’usage de l’IA par les enseignants est bien vivant. En effet, ils commencent à explorer ces technologies, les employant pour préparer des cours et corriger des évaluations, mais interdisent souvent leur utilisation par les élèves.
Un sondage mené en 2023 a révélé que de nombreux enseignants et élèves s’opposaient à une interdiction complète de l’IA, tout en soulignant la nécessité d’établir des règles encadrant son usage en milieu éducatif.
Les préoccupations relatives à l’équité sont également mises en avant. Si les enseignants peuvent se servir de l’IA pour évaluer les travaux des élèves, est-il juste d’interdire son utilisation aux étudiants ? Cette perception de traitement inégal peut affecter la réputation du corps enseignant.
Face à ces évolutions, le ministère de l’Éducation Nationale a lancé plusieurs initiatives :
- Des missions de réflexion ont été mises en place pour établir un cadre éthique crucial sur l’utilisation de l’IA.
- Une consultation nationale a été organisée, visant à créer une charte régissant l’usage de l’IA dans l’éducation.
- Des investissements sont planifiés pour développer des outils d’IA adaptés, afin de soutenir les enseignants et améliorer les méthodes d’évaluation.
Favoriser l’éthique et la formation
Au niveau européen, l’IA Act représente un cadre essentiel pour s’assurer que l’usage de l’intelligence artificielle dans l’éducation se fasse de manière éthique, équitable et sûre. Ce texte prévoit des règles sur la transparence des algorithmes et la qualité des données utilisées, insistant également sur l’importance d’une supervision humaine.
Il est essentiel de ne pas diaboliser cette technologie prometteuse tout en préservant l’essence même de la pédagogie. La formation des enseignants, des élèves et même des parents à un usage critique de l’IA doit devenir une priorité, comme l’indiquent plusieurs rapports récents.
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Source : www.frandroid.com